Sommes-nous une génération névrosée

Dylan Hamada
3 min readMay 18, 2023
(bryter Layter gallerie hussenot)

Il y’a quelques semaines, je suis allé voir l’exposition Bryter Layter à la Gallerie Hussenot, qui exposait une série d’œuvre du peintre Claudio Coltorti.

En entrant, je fus frappé par l’omniprésence des smartphones dans les œuvres, comme si c’était la chose la plus importante, l’attraction principale de chaque scène de vie peinte. Je fus d’autant plus déconcerté que, la rondeur des formes et la chaleur tendre des couleurs des peintures me procuraient une sensation réconfortante, comme si ces smartphones présents dans nos espaces intimes nous rassuraient.

Selon le museo apparente, le travail de Coltorti, entre figuration et abstraction, dévoile notre besoin de connexion et d’intimité. Cependant, la présence de cet objet de technologie au centre des peintures me trouble, Les smartphones sont-ils devenus le seul medium de notre connexion avec autrui ?

Les réseaux sociaux nous font-ils du mal ?

Cette question peut faire froid dans le dos. Surtout que selon The Economist, depuis 2010, soit l’arrivée de instagram, le taux d’hospitalisation pour automutilation a augmenter de 140% chez les jeunes filles de 10 à 19 ans.

Esthetique ketamine chic

@babydoublecup

En terme de mode, ce mal être peut être représenté par le mouvement “ketamine chic”.Le mouvement “ketamine chic” incarne un style où l’on recherche délibérément la laideur pour la rendre glamour. Derrière cette esthétique, on trouve une idée de désinvolture, où le mauvais goût est revendiqué et assumé.

Ce style émerge en grande partie en raison de l’explosion des réseaux sociaux, qui ont propulsé une multitude de micro-tendances sur le devant de la scène. Nous sommes passés d’un monde caractérisé par des tendances fortes sur 10 ans à un monde où une multitude de courants stylistiques coexistent, au point que le terme “tendance” lui-même devient dépassé.

Le style ketamine chic est donc le résultat de cette profusion d’esthétiques présentes sur les réseaux sociaux, où les adeptes puisent leurs préférences dans différentes époques.

Il y a un certain nihilisme qui ressort de tout cela, dans cette approche sans règles où tout est consommé simultanément.

“Je considère la vie comme une blague. La façon dont nous consommons ne nous rendra jamais heureux, donc être capable de trouver l’ironie en tout cela nous rendra éclairés. Embrassez le mème. En fait, faites de tout un mème, car tout est une plaisanterie”How ketamine chic became the new heroin chic | Dazed (dazeddigital.com)

Néanmoins, on peut se demander si cette tendance est vraiment la conséquence d’un mal être sincère ou simplement une tentative de se distinguer dans un monde virtuel ou plus rien ne sort du lot.

En outre, je ne peux pas m’empêcher de me demander si, il n’y a pas un paradoxe dans le fait d’exposer une attitude désinvolte et désabusée, sur les plateformes à l’origine même de nos malheurs.

SOURCE

Claudio Coltorti : Museo Apparente

Pourquoi le moche est à la mode ? — YouTube

Suicide rates for girls are rising. Are smartphones to blame? | The Economist

How ketamine chic became the new heroin chic | Dazed (dazeddigital.com)

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Dylan Hamada

College student at iaelyon, i also post on instagram at @f2shiong2ek